La refondation de l’école : quels enjeux pour ce projet de loi ?
Quels enfants laisserons-nous au monde ?
En proposant une « refondation de l’éducation », le gouvernement a mis la barre très haut. Là, justement, où les écologistes voulaient la placer.
Les écologistes sont convaincus, en
effet, que l’on ne peut plus se
contenter de réparer un « système
éducatif » à bout de souffle, mais qu’il
est temps de le « refonder » sur de
nouvelles valeurs. En lieu et place de
la sélection par l’échec dans un système
individualiste, ils veulent la réussite
de tous par une pédagogie résolument
coopérative.
Contre une évaluation qui
classe, ils veulent une évaluation qui
valorise et encourage le dépassement de
soi.
À côté des savoirs disciplinaires
nécessaires, ils affirment l’importance
de l’éducation artistique et culturelle,
de l’éducation à l’environnement, à la
santé, à la citoyenneté.
Pour lutter
contre l’anonymat, l’indifférence et la
violence, ils veulent des unités
pédagogiques à taille humaine dans des
établissements éco-responsables.
Pour
combattre le consumérisme scolaire et le
découragement des enseignants, ils
veulent une autre gestion de
l’institution, qui rompe avec la
concurrence libérale qui gangrène
l’école…
Au regard de ces ambitions, la loi sur
« la refondation de l’éducation » n’est
qu’un modeste premier pas. Beaucoup de
travail reste à faire. En articulation
avec la commission « éducation » du
mouvement, les parlementaires
écologistes ont joué le jeu : ils ont
déjà fait avancer les choses et ces
pages en témoignent. Nous continuerons,
sans relâcher notre effort. Car deux
questions indissociables structurent
notre engagement : « Quel monde
laisserons-nous à nos enfants ? » et «
Quels enfants laisserons-nous au monde ?
»
Philippe Meirieu
Président du conseil fédéral d’EELV
Vice-président de la région Rhône-Alpes, chargé de la formation tout au long de la vie
Président du conseil fédéral d’EELV
Vice-président de la région Rhône-Alpes, chargé de la formation tout au long de la vie