Alain Bazot communique :
Le printemps froid ne nous avait pas préparés à ce
brusque coût de chaud : la Commission de régulation de l’énergie (CRE)
estime que les prix de l’électricité pour les particuliers doivent
augmenter de 6,8 % à 9,6 % cet été ! Près de 10 %, c’est un peu raide !
Et ce n’est pas fini : il faudra encore rajouter un rattrapage de 7,6 %
(qui pourrait être étalé dans le temps) afin de compenser la hausse
insuffisante de l’an dernier !
Pourquoi un tel coup de massue? EDF estime que ses coûts (notamment
ceux liés au parc nucléaire) ne sont pas couverts par les tarifs
réglementés. Mais l’analyse de la CRE se base sur les coûts transmis par
EDF, ce qui pose un problème de transparence. La construction des coûts
est aujourd’hui des plus opaques : sous prétexte de complexité, la CRE
comme EDF ne fournissent aucune explication sur la réalité de leurs
coûts et sur la tarification des consommateurs qui en découle. Le
gouvernement, effrayé par ce nouveau coup de cutter dans le pouvoir
d’achat, estime qu’il n’est « pas question d’accepter » cette explosion
des prix. Mais comme la loi prévoit que les tarifs réglementés doivent
couvrir les coûts de l’opérateur, l’attitude du gouvernement expose les
consommateurs à des hausses futures, provoquées par des décisions de
justice… La triste expérience de l’invalidation du gel tarifaire montre
que la politique de l’autruche n’est pas la bonne solution… C’est
reculer pour mieux sauter !
J’ai donc réclamé de toute urgence au gouvernement une réunion de
crise entre l’exécutif, la CRE, EDF et les associations de consommateurs
afin de discuter des motifs et des conditions de cette hausse. Il est
indispensable de remettre en place un contrat de service public entre
l’Etat et EDF -comme l’oblige normalement la loi !- afin d’encadrer les
évolutions tarifaires et, ainsi, de rendre plus progressif l’impact pour
les consommateurs… Affaire à suivre !