Pierre Moscovici a appelé à la mise en place d'un "Fatca
européen". Cet acronyme cache une règlementation que l'administration
américaine a imposée à l'ensemble des banques à travers le monde, contre
l'évasion fiscale
Si les banquiers du monde entier connaissent Fatca, ce n'était
pas le cas du grand public, jusqu'à ce dimanche, quand Pierre Moscovici a
proposé la mise en place « d'un Fatca Faeuropéen ». Fatca est
l'acronyme de Foreign Account Tax Compliance Act. C'est une loi, adoptée
en 2010, imposée par les Etats-Unis à l'ensemble des banques
mondiales. Le principe est simple : à compter du premier janvier 2014,
les établissements financiers devront déclarer aux autorités américaines
tous les mouvements ou presque affectant un compte détenu par un
citoyen américain. Peu importe que celui-ci, né en France, par exemple,
n'ait jamais les pieds Outre Atlantique. C'est le critère de la
nationalité qui importe. Dès lors que le compte dépasse les 50.000
dollars ou qu'un certain nombre de mouvements ont lieu avec le
territoire américain, la banque doit donc établir un reporting précis
des entrées et sorties de fonds.
Sur-taxation en cas de refus
Comment l'administration américaine a-t-elle pu imposer cette législation à l'ensemble du monde ? Une banque peut évidemment refuser de se soumettre à Fatca. Mais toutes ses activités aux Etats-Unis seront fortement sur-taxées, à hauteur de 30%, via une retenue à la source. Ce qui est impensable pour la quasi-totalité des banques. Avec plusieurs pays européens, les Etats-Unis ont signé des accords bilatéraux permettant d'adapter cette législation. Ainsi, les banques françaises n'auront pas à transmettre directement à Washington les informations concernant leurs clients américains : cela passera par l'administration française. Il n'empêche qu'il a fallu mettre en place toute une série de procédures -les règles à respecter s'étalent sur plusieurs centaines de pages-, d'adapter l'informatique, pour un coût global qui aurait atteint, en France les 500 millions d'euros.
Comment l'administration américaine a-t-elle pu imposer cette législation à l'ensemble du monde ? Une banque peut évidemment refuser de se soumettre à Fatca. Mais toutes ses activités aux Etats-Unis seront fortement sur-taxées, à hauteur de 30%, via une retenue à la source. Ce qui est impensable pour la quasi-totalité des banques. Avec plusieurs pays européens, les Etats-Unis ont signé des accords bilatéraux permettant d'adapter cette législation. Ainsi, les banques françaises n'auront pas à transmettre directement à Washington les informations concernant leurs clients américains : cela passera par l'administration française. Il n'empêche qu'il a fallu mettre en place toute une série de procédures -les règles à respecter s'étalent sur plusieurs centaines de pages-, d'adapter l'informatique, pour un coût global qui aurait atteint, en France les 500 millions d'euros.
Des sanctions lourdes
Car nul ne prend Fatca à la légère : en cas de manquement aux règles édictées par l'administration américaine, la sanction tombera immédiatement. Elle peut aller jusqu'au retrait de la licence bancaire aux Etats-Unis.
« Ce qui semble aujourd'hui certain, c'est que nous ne pourrons pas simplement ignorer FATCA, ou partir du principe que nous ne serons pas concernés » peut-on lire sur le site de la Société Générale (Securities Services). « Les derniers conseils prodigués par l'IRS ont été très clairs : les grands acteurs du secteur de la finance internationale ne pourront absolument pas éviter FATCA et doivent commencer à définir leur projet immédiatement. »
La Tribune
Car nul ne prend Fatca à la légère : en cas de manquement aux règles édictées par l'administration américaine, la sanction tombera immédiatement. Elle peut aller jusqu'au retrait de la licence bancaire aux Etats-Unis.
« Ce qui semble aujourd'hui certain, c'est que nous ne pourrons pas simplement ignorer FATCA, ou partir du principe que nous ne serons pas concernés » peut-on lire sur le site de la Société Générale (Securities Services). « Les derniers conseils prodigués par l'IRS ont été très clairs : les grands acteurs du secteur de la finance internationale ne pourront absolument pas éviter FATCA et doivent commencer à définir leur projet immédiatement. »