La charge est violente, mais au vu des déclarations et prises de
position passées, prévisible: Alain Lambert et Jean-Claude Boulard,
auteurs du rapport de la mission de la lutte contre l'inflation normative qui vient d’être remis, le 26 mars, au Premier ministre, demandent
l’abrogation du décret et de l’arrêté sur l’équilibre nutritionnel dans
les cantines en les tournant en outre en ridicule… Si absurde que cela
l’équilibre nutritionnel ?
Les rapporteurs reprochent aux textes d’être trop tatillons et de ne
pas laisser d’autonomie aux collectivités. En fait ils constituent des
lignes directrices pour les communes pour adapter l’équilibre
nutritionnel à l’âge de l’enfant et rappeler la fréquence de
consommation de certains aliments… Elémentaire me direz-vous ? Pas
vraiment, dès lors que faute de texte règlementaire, les cantines
scolaires ont essuyé durant 15 ans les foudres des autorités sanitaires
(Conseil national de l’alimentation, agence de sécurité sanitaire) et de
la société civile s’agissant de la qualité des repas !
Obtenu de haute
lutte, le décret et l’arrêté de 2011 ont indéniablement eu un impact sur
la qualité des repas servis dans les cantines. En effet, épinglées en
2005, les écoles primaires publiques ont obtenu une moyenne de 15,2 à notre enquête de 2031,
rendue publique la semaine dernière, et sur les 12 communes qui avaient
écopé de l’appréciation « médiocre » ou « mauvais », 11 décrochent
l’examen 2013 haut la main avec une moyenne de 15,5 !
L’abrogation de ces deux textes signifierait, en clair, l’arrêt de
mort du principe législatif de l’équilibre nutritionnel en le privant de
ses outils de mise en œuvre. Comment l’admettre ?
Dans le contexte de
progression de l’obésité ,18 % des enfants sont concernés, les cantines
sont, avec 50 % des élèves du primaire et les deux tiers des collégiens
et lycéens qui les fréquentent, un passage obligé de la politique de
prévention.
Dans la chasse aux normes absurdes, le Premier ministre
semble vouloir aller vite car il doit annoncer aujourd’hui les décisions
que le Gouvernement mettra en œuvre pour alléger notre droit… L’UFC-Que
Choisir entend bien lui rappeler que l’équilibre nutritionnel des
enfants ne passe pas par ce régime normatif
alain Bazot de QUE CHOISIR