Qui sont ces corps intermédiaires que déteste Sarkozy?
Extraits : Express Gaétan Supertino, publié le 21/02/2012 à 16:15
"Pendant cinq ans, j'ai pu mesurer la puissance des corps intermédiaires qui s'interposent parfois entre le peuple et le sommet de l'État, qui prétendent souvent parler au nom des Français et qui en vérité confisquent la parole des Français. Ce ne sont pas les Français qui sont rétifs aux réformes mais les corps intermédiaires qui n'aiment rien tant que l'immobilisme", sarkosy
Qui sont-ils?
Dans son discours d'Annecy, le chef de l'Etat cite "les syndicats, les partis, les groupes de pression, les experts et les commentateurs".
Et dans le langage courant, ils désignent généralement tous les groupes sociaux et humains qui créent une médiation entre les citoyens et les chefs d'Etat. En clair, selon les définitions, les associations, les syndicats, les partis, les lobbys ou encore les médias.
En quoi est-il dangereux de les contourner?
Par principe indépendants de l’État, les corps intermédiaires constituent en premier lieu un contre-pouvoir. "Le procédé qui consiste à stigmatiser les syndicats, les associations, tout ce qui fait les contre-pouvoirs - parce que c'est de cela qu'il s'agit - est extrêmement dangereux. Une démocratie fonctionne avec des pouvoirs et des contre-pouvoirs", s'insurge Corinne Lepage
Les corps intermédiaires sont ensuite directement en contact avec les citoyens et leurs préoccupations. Ils peuvent ainsi faire remonter leurs problèmes sur la scène publique.
l'inverse, le référendum parle au peuple dans son ensemble et celui peut raisonner à l'affectif et prendre une décision sans réellement connaitre la réalité de chaque secteur. C'est ce qui fait dire par exemple à Jean-Luc Mélenchon que le recours au référendum envisagé par Nicolas Sarkozy s'apparente au "plébiscite", ce type de recours au peuple que certains dictateurs utilisent en jouant sur les sentiments pour faire passer des réformes sans consulter les experts ou le parlement.
Enfin, de nombreux corps intermédiaires font directement participer les citoyens à la vie démocratique. Chacun est libre d'adhérer à un syndicat, à un parti ou une association et d'y militer. "Les citoyens participent à la vie politique, pas seulement en déposant un bulletin dans une urne, mais en adhérant à ces corps intermédiaires", explique un spécialiste du sujet cité par l'AFP, pour qui les mettre sur le banc de touche constitue une "dérive droitiste et populiste."
La solution est bien évidemment de changer de chef d'Etat..c'est plus simple...parfois ! .
Et ensuite s'inspirer du "modèle allemand" ... ,dont les mêmes corps intermédiaires fonctionnent démocratiquement .