Jean-Louis Borloo : «Alain Minc m'a tuer»
Quelques extraits de l’article sur Médiapart
20 février 2012 |
« J’ai fait la connerie d’aller voir Alain Minc. » Lundi matin, Jean-Louis Borloo ne se faisait plus d’illusion sur son sort, auprès de ses proches : depuis les fuites dans la presse son éventuel parachutage à la présidence du groupe Veolia était mort. Les réactions politiques ont été immédiates : elles condamnent sans appel l’arrivée de l’ancien ministre de l’environnement à la tête d’un des groupes les plus politiques de France, qui traite avec toutes les collectivités locales……. ».
« Dès la nouvelle connue, le PS a dénoncé les «petits arrangements entre amis du Fouquet's». François Hollande a poursuivi sur son compte Twitter : «Nicolas Sarkozy est moins le candidat du peuple que celui des conseils d'administration», tandis qu'Eva Joly parlait d’une « confusion d’intérêt rarement vue », y voyant un retour de la « République des cadeaux »…….
« Furieux d’être pris dans une polémique qu’il n’avait pas vue venir, l’Elysée tente de désamorcer au plus vite ce dossier explosif, qui ramène à cette présidence du Fouquet’s et du Cac 40, que le candidat Nicolas Sarkozy cherche désespérément à faire oublier…….. »
« La situation de Veolia, il est vrai, est sérieuse. Etranglé par un endettement de plus de 15 milliards d’euros, le groupe de services aux collectivités locales se débat dans les difficultés financières…… »
« En entamant le grand ménage, Antoine Frérot a bousculé beaucoup de petits et grands intérêts……… »
« Sa volonté de faire de Veolia un groupe intégré a déstabilisé les baronnies, qui craignent de voir leur pouvoir remis en cause », explique un connaisseur du dossier.
Pour nombre de responsables du groupe, si Veolia perd des contrats de concession, notamment dans l’eau en France, ce n’est pas en raison d’une lame de fond irréversible qui conduit les villes à repasser en régie publique, comme le demandent les électeurs, mais parce que le groupe, et d’abord son président, a perdu le contact avec le terrain, et n’a plus la « magic touch » avec les élus…… »
Aujourd’hui, la tentative de putsch a totalement avorté. Il ne se passera rien le 29 février, ni plus tard. Tout est repoussé après l’élection présidentielle. »