Martin Schulz préside, depuis janvier, le Parlement européen. Figure
du SPD et de la gauche allemande, il prend position, dans un entretien à
Mediapart, dans le débat sur l'austérité et la relance qui agite ces
jours-ci le continent. Schulz, qui suit de très près la campagne de
François Hollande, plaide pour un « pacte de croissance contraignant », afin de compléter le traité européen en cours de ratification, sur l'austérité.
Qu'avez-vous pensé de la sortie de Mario Draghi, le patron de la Banque centrale européenne (BCE), favorable à un « pacte pour la croissance » en Europe ? Est-ce la preuve que les lignes bougent dans le débat sur l'austérité ?
Je ne sais pas. Mais je l'espère. Mario Draghi a repris des
propositions déjà formulées, depuis deux ans, par le Parlement. Il n'y a
rien de nouveau. En temps normal, le Parlement européen devrait avoir
plus de poids que la BCE, dans le débat sur la relance. Mais je constate
qu'il suffit que Draghi passe ici, répète ce que nous disons depuis
deux ans, et l'interprétation qui en est faite, c'est que les lignes
bougent… C'est sans doute révélateur de ce que pense le public sur la
répartition des pouvoirs en Europe. J'espère maintenant que les chefs d’État et de gouvernement iront dans la même direction.
Ce débat est une bonne nouvelle pour François Hollande, s'il est élu ?
Cela souligne certainement que le président de la BCE pense, comme
François Hollande, que la stratégie unilatérale de la réduction des
déficits budgétaires ne suffit absolument pas. Elle est nécessaire, mais
ce n'est qu'un côté de la médaille. L'autre face doit être
l'investissement dans la croissance et l'emploi. Sans cela, il sera
impossible d'assainir les budgets..........
et aussi un clin d’œil pour la Fête du Travail