Pour des raisons d'économie ou de dissimulation de leur méthodologie,
les instituts de sondages respectent de moins en moins les principes de
base des sondages et accumulent les "biais d'enquête". Concernant les
sondages qui viennent d'être publiés sur les départementales, on peut
être choqué par le fait que des instituts semblent avoir oublié un
principe de base de la méthode des sondages : l'échantillon des
personnes interrogée doit être représentatifs de la population
concernée.
Pour les prochaines départementales, la population concernée habite dans des départements qui votent et déclare qu'elle ira voter les 22 et 29 mars prochain.
Pour les prochaines départementales, la population concernée habite dans des départements qui votent et déclare qu'elle ira voter les 22 et 29 mars prochain.
Sur les 3 derniers sondages Internet publiés dans la presse Odoxa IFOP, CSA,
on peut manifestement affirmer qu'ils ne respectent pas ce principe
puisqu'ils interrogent en toute conscience et sans le préciser aux
lecteurs (citons en vrac) : des personnes qui ne sont pas concernées par
le scrutin, des personnes qui n'iront pas voter et qui viennent de le
dire ou qui se voient proposer des listes qui ne sont pas présentes dans
leurs cantons.
Une accumulation d'approximations, de bidouillages et de silences qui sont de véritables scandales en terme de déontologie professionnelle.
Une accumulation d'approximations, de bidouillages et de silences qui sont de véritables scandales en terme de déontologie professionnelle.
Assez hypocritement, les instituts de sondages prennent l'habitude de
préciser que les résultats annoncés ne sont pas des prédictions, mais
des états de l'opinion au mo
Scandale n° 1 : des évaluations d'intentions de votes réalisées sur des personnes ayant précisé qu'elles n'iraient pas voter.
Scandale n° 2 : interroger sur leurs intentions de vote aux départementales des personnes qui ne sont pas concernées par cette élection.
Scandale n° 3 : proposer aux répondants des listes qui ne sont pas présentes dans leurs cantons, biaisant totalement les réponses.
Scandale n°4 : on ne doit interpréter comme étant une "intention
de vote" que des réponses à une question parlant explicitement
"d'intention de vote
Scandale n° 5 : Le flou sur les personnes qui ne se sont pas prononcées aux intentions de vote.
Scandale n° 6 : la mystification sur la précision des résultats annoncés.
Scandale n° 6 : la mystification sur la précision des résultats annoncés.
Mais le plus grave dans cette présentation, c'est l'image d'absence
de déontologie professionnelle que donnent aujourd'hui un certain nombre
d'instituts de sondage.
Absence de déontologie que les Français perçoivent et qui devrait
être sanctionné par la commission des sondages qui malheureusement
intervient très peu.
Notre pays on le sait est le 2ème pays au monde en termes de
consommation de sondages et cependant, la défiance déclarée vis-à-vis
des sondages est dans certaines enquêtes de près de 70% des Français.
Au vu des derniers sondages sur les départementales, on peut comprendre les réactions de nos compatriotes.
médiapart : Gérard Dahan, économiste et docteur en sociologie, Au vu des derniers sondages sur les départementales, on peut comprendre les réactions de nos compatriotes.