Au vu des péripéties du budget de la Sécu (députés et sénateurs ont
encore échoué, hier, à trouver un accord sur le texte), l’avenir du très
médiatisé amendement « Nutella » semble compromis ! Dommage, car cette
mesure adoptée par les sénateurs constituait enfin un pas dans le bon
sens. Il s’agissait de quadrupler la taxe sur l’huile de palme, un
ingrédient bourré d’acides gras saturés que l’on retrouve dans de
nombreux aliments (et notamment le Nutella) : chips, margarines, barres
chocolatées, céréales du petit déjeuner, gâteaux industriels… La mesure
se voulait un appel aux fabricants à remplacer l’huile de palme par des
ingrédients moins nocifs.
Mais les sénateurs auraient pu/dû aller plus loin en élargissant leur
approche à d’autres nutriments. L’huile de palme est loin d’être la
seule à poser problème. L’UFC-Que Choisir demande la création d’un
signal prix clair pour les consommateurs visant à encourager la
consommation d’aliments équilibrés, et à dissuader l’achat des produits
trop gras, sucrés ou salés. Il n’est pas cohérent de conserver un taux
réduit de TVA pour des produits qui ne sont en aucun cas de première
nécessité, et qui constituent une des causes de l’épidémie d’obésité
dans notre pays. Il faut rétablir une TVA à taux plein s’agissant de ces
produits. Une idée qui, en cette période de vaches maigres, permettra
aussi aux finances publiques de refaire du… gras !