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29/03/2011

Le lien entre cancer et environnement toujours en débat

Alors que se tient aujourd'hui la Journée mondiale contre le cancer, le lien entre la maladie et l'environnement n'est toujours pas reconnu officiellement. L'association Génération Future appelle l'Etat français à appliquer le principe de précaution.

A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer ce vendredi 4 février, l'association Génération Future (ex-MDRGF) rappelle que cette maladie peut être aussi imputable aux ''causes environnementales au sens large'' aux côtés des facteurs de risque comme le tabagisme ou l'alcoolisme, outre la génétique.

Le cancer provoque la mort de 8 millions de personnes dans le monde et constitue la première cause de mortalité. Le nombre de cancers explose. Plus de 350.000 nouveaux cas de cancers auraient été recensés en France en 2010. Selon l'institut de veille sanitaire (InVS), entre 1980 et 2005, l'incidence du cancer aurait ainsi progressé de 93% chez l'homme et de 84% chez la femme ! ''Le changement démographique n'explique que 41% de cette augmentation chez l'homme et 29% chez la femme. Le reste, soit une augmentation de + 52% pour l'homme et + 55% pour la femme, doit être attribué à des causes environnementales au sens large'', selon l'ONG Génération Future. Il est question de ''notre environnement naturel mais aussi notre environnement intérieur, notre environnement au travail ou encore notre alimentation, qui sont autant de facteurs d'exposition à des facteurs de risque pour de nombreuses pathologies chroniques comme les cancers'', poursuit l'association. Objet de controverse, la part des cancers attribuables à l'environnement varierait toutefois de 1 à plus de 50%. Alors que l'Académie de médecine et le Centre international de recherche sur le cancer considèrent que cette part n'est que seulement de 1 %...., ils se limitent qu'aux risques avérés (amiante ou mésothéliome) et ne comptabilisent pas les riques débattus (pesticides, pollution de l'air...), supectés.

Des substances cancérigènes dans l'alimentation

Dans le cadre de la campagne ''Environnement et Cancer'', Génération Future avait déjà publié le 1er décembre dernier une étude qui a démontré la présence de substances chimiques toxiques (PCB, pesticides, bisphénol A, métaux lourds, phtalates, retardateurs de flamme bromés ou encore polluants organiques persistants, dioxines, métaux lourds…) dans l'alimentation et soupçonnées d'être cancérigènes et des perturbateurs endocriniens. Lancée en partenariat le réseau européen Heal (Health & Environment Alliance), le WWF et le réseau Environnement Santé (RES), cette étude analysant les menus d'un enfant de 10 ans, révèle que les aliments ingérés en une journée contiennent pas moins de 128 résidus chimiques. ''81 substances chimiques différentes ont ainsi été retrouvés : 36 pesticides différents, 47 substances différentes cancérigènes et 37 perturbateurs endocriniens'', selon l'enquête ''Menus toxiques''. Ces résidus ont été décelés dans plusieurs aliments parmi des fruits et légumes importés (dont la pomme, la tomate, les haricots verts), des céréales (riz), des produits laitiers ( beurre, fromage..) et l'eau du robinet (nitrates et chloroforme). Des pesticides et autres substances chimiques ont aussi été retrouvés dans des steaks hachés, du thon en boîte, de la baguette de pain ou encore du chewing gum...

''Tous les résidus ont été retrouvés à des concentrations inférieures aux limites réglementaires'' , avait expliqué François Veillerette, porte-parole de l'ONG. ''Ce qui nous préoccupe c'est l'effet additif des mélanges de substances, non évalué à ce jour et absent des législations françaises et européennes''. D'autant que ''la croissance régulière du cancer chez l'enfant en Europe depuis 30 ans nous montre qu'il faut chercher dans notre environnement les causes de cette maladie'', prévient l'ONG.

Multiplicité des facteurs

Radon, amiante, radiation, polluants atmosphériques et de l'air intérieur (comme le formaldéhyde, polluant majeur classé comme cancérigène certain), métaux lourds… présents dans l'air, l'eau, les sols ou l'alimentation, peuvent concourir au développement de ces cancers, selon elle.

Or, les autorités prennent ''peu'' en compte ces facteurs environnementaux dans les politiques de santé publique, qu'il s'agisse des seconds Plan Cancer ou Plan national Santé Environnement (PNSE2) 2009-2013, estime l'association.

L'ONG demande ''la mise en place d'un véritable volet environnement dans le 2e Plan Cancer, de mettre le principe de précaution au cœur du PNSE2, notamment en agissant sur les cancérigènes possibles (CMR3) et les perturbateurs endocriniens et enfin de mettre en place des actions fermes de substitution immédiate pour les substances cancérigènes, certaines ou probables, et non une simple réduction de leurs émissions''. Le PNSE2 prévoit notamment une baisse de 30% des émissions, jugée insuffisante par les associations environnementales sur les substances comme les PCB, les dioxines, l'arsenic ou le benzène.

S'appuyant sur une étude de l'Inserm, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses, ex-Afsset) recommandait aussi, dans un avis paru en juillet 2009, d'appliquer le principe de précaution en diminuant les expositions aux agents cancérogènes qu'ils soient avérés ou probables.

Rachida Boughriet

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