Vous mettez notamment en cause les perturbateurs endocriniens.
Ces composés chimiques qu’on trouve partout dans notre environnement
(pesticides, médicaments, aliments, plastiques, cosmétiques, eau)
dérèglent le fonctionnement endocrinien des animaux comme de l’homme. Or
le système endocrinien contrôle le développement, la croissance, la
reproduction, le comportement, l’immunité. Les perturbateurs sont
suspectés de provoquer des troubles au niveau de l’appareil génital
(malformations, fertilité, différentiation sexuelle, puberté
précoce, etc.), du métabolisme (obésité, maladies de l’intestin, etc.),
du système immunitaire, ou du cerveau (comportement, mémoire,
autisme, etc.). Ils favoriseraient aussi l’apparition de cancers,
principalement du sein, de la prostate et des testicules. Leurs effets
se font sentir sur le long terme mais aussi sur plusieurs générations.
Observe-t-on la même épidémie à l’échelle européenne ? Et en France ?
En
2006, 86% des décès en Europe étaient dus aux maladies non
transmissibles, dont 52% aux maladies cardiovasculaires et 19% aux
cancers. En France, le discours officiel est encore que nous n’avons
jamais été en aussi bonne santé. Mais les citoyens, eux, vivent cette
épidémie : 1 000 nouveaux cas de cancers surgissent toutes les
vingt-quatre heures. Soit une progression de 89% entre 1980 et 2005.
Cela ne peut être considéré comme normal.
Nous disposons d’un très
bon indicateur de mesure de l’épidémie de maladies chroniques : les
statistiques des affections de longue durée ou ALD. La liste codifiée
par la Sécurité sociale compte 30 pathologies, du diabète aux maladies
cardiaques, des cancers aux AVC… On est passé de 3,7 millions de
personnes en ALD en 1994 à 8,6 millions en 2009..........
Mais n’est-ce pas lié au vieillissement de la population ?
Le
nombre de plus de 60 ans en France est passé de 21,1% en 2003 à 23,1%
en 2011, mais le nombre de maladies chroniques a progressé 4 à 5 fois
plus vite. Il s’agit là de l’incidence, c’est-à-dire du nombre de
nouveaux cas. Cela écarte les facteurs classiques d’explication :
vieillissement, dépistage…la suite clic