CONSTRUIRE L'AVENIR ENSEMBLE
 

27/01/2013

socialisme & démocratie


 



Les anti IVG américains exportent leur méthode à coup de millions de dollars avec l’aval de la Conférence des évêques de France. Nous reproduisons ici un article paru dans le numéro 200 de la revue Démocratie&Socialisme de décembre 2012.
C’est une première en France, des lobbies américains anti-IVG ont organisé à Biarritz un « colloque international pour la vie » entièrement financé par d’anonymes donateurs privés sous l’égide du diocèse, rassemblant des personnalités et activistes « pro-vie » de divers pays ainsi que des personnalités de l’Opus Dei.

L’objectif de cette manifestation est de remettre en cause le droit à l’interruption volontaire de grossesse en France en assurant la promotion de « la vie face aux programmes de santé publique ». Les participants ont échangé leur technique de lobbying, de stratégies pour influencer société et politiciens autour de « l’inviolabilité de la vie humaine ».

Le lobby américain « Forty days for life » a présenté sa méthode coup de poing : « pratiquer 40 jours de prière 24/24 h à l’extérieur des centres de planning familial, des cliniques ou hôpitaux qui pratiquent l’avortement », pour dissuader les femmes de pratiquer leur IVG.

Pas de doute, c’est une tentative de reconquête des ultras de l’Église pour reprendre une place qu’ils ont perdue, sur la base de valeur obscurantistes. Après les exactions de Civitas dans le cadre du vote de la loi pour le mariage pour tous, cela fait frémir.

En ce moment d’ailleurs, l’officine intégriste Civitas incite au financement de ses méfaits en sollicitant des dons de la part de particuliers et de sociétés, dons qui bénéficient d’une déduction fiscale sous la forme d’une réduction d’impôt. L’État, et donc l’ensemble des citoyens, finance ainsi Civitas en renonçant à percevoir 60 ou 66 % du montant des dons au travers de la réduction des impôts acquittés par les donateurs. Cela est rendu possible par une reconnaissance d’intérêt général de Civitas par les services fiscaux. L’UFAL demande donc que le Ministre de l’Économie, Pierre Moscovoci, prenne les mesures nécessaires pour que cela cesse.

L’Institut Civitas est un mouvement proche des catholiques intégristes. Ce sont les militants de Civitas qui ont vandalisé deux œuvres de Andres Serrano, « Piss Christ » et « Sœur Jeanne Myriam ». Pour « s’exprimer », les types étaient armés de marteaux et ont menacé ceux qui cherchaient à s’interposer. Ce sont aussi eux qui ont versé de l’huile de vidange sur les spectateurs venus voir la pièce de Romeo Castellucci, « Sur le concept du visage du fils de Dieu » au Théâtre de la Ville à Paris. Ils étaient à Toulouse pour empêcher la représentation de « Golgota Picnic » et ont fait reparler d’eux pendant les présidentielles en appelant à une marche contre François Hollande, le 13 mai. L’Institut refuse « une France rouge et laïciste » et estime que le programme de François Hollande « effraie et divise profondément les Français par sa vision intrinsèquement anti-chrétienne, anti-familiale et anti-nationale ».

Civitas intervient de plus en plus dans le débat politique, on l’a vu à l’occasion du vote de la proposition de loi pour le mariage pour tous, et s’efforce de fédérer la mouvance nationale-catholique à l’extrême.

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