Les anti IVG américains exportent leur méthode à coup
de millions de dollars avec l’aval de la Conférence des évêques de
France. Nous reproduisons ici un article paru dans le numéro 200 de la
revue Démocratie&Socialisme de décembre 2012.
C’est une première en France,
des lobbies américains anti-IVG ont organisé à Biarritz un « colloque
international pour la vie » entièrement financé par d’anonymes donateurs
privés sous l’égide du diocèse, rassemblant des personnalités et
activistes « pro-vie » de divers pays ainsi que des personnalités de
l’Opus Dei.
L’objectif de cette manifestation est de remettre en
cause le droit à l’interruption volontaire de grossesse en France en
assurant la promotion de « la vie face aux programmes de santé
publique ». Les participants ont échangé leur technique de lobbying, de
stratégies pour influencer société et politiciens autour de
« l’inviolabilité de la vie humaine ».
Le lobby américain « Forty days for life » a présenté sa
méthode coup de poing : « pratiquer 40 jours de prière 24/24 h à
l’extérieur des centres de planning familial, des cliniques ou hôpitaux
qui pratiquent l’avortement », pour dissuader les femmes de pratiquer
leur IVG.
Pas de doute, c’est une tentative de reconquête des
ultras de l’Église pour reprendre une place qu’ils ont perdue, sur la
base de valeur obscurantistes. Après les exactions de Civitas dans le
cadre du vote de la loi pour le mariage pour tous, cela fait frémir.
En ce moment d’ailleurs, l’officine intégriste Civitas
incite au financement de ses méfaits en sollicitant des dons de la part
de particuliers et de sociétés, dons qui bénéficient d’une déduction
fiscale sous la forme d’une réduction d’impôt. L’État, et donc
l’ensemble des citoyens, finance ainsi Civitas en renonçant à percevoir
60 ou 66 % du montant des dons au travers de la réduction des impôts
acquittés par les donateurs. Cela est rendu possible par une
reconnaissance d’intérêt général de Civitas par les services fiscaux.
L’UFAL demande donc que le Ministre de l’Économie, Pierre Moscovoci,
prenne les mesures nécessaires pour que cela cesse.
L’Institut Civitas est un mouvement proche des
catholiques intégristes. Ce sont les militants de Civitas qui ont
vandalisé deux œuvres de Andres Serrano, « Piss Christ » et « Sœur
Jeanne Myriam ». Pour « s’exprimer », les types étaient armés de
marteaux et ont menacé ceux qui cherchaient à s’interposer. Ce sont
aussi eux qui ont versé de l’huile de vidange sur les spectateurs venus
voir la pièce de Romeo Castellucci, « Sur le concept du visage du fils
de Dieu » au Théâtre de la Ville à Paris. Ils étaient à Toulouse pour
empêcher la représentation de « Golgota Picnic » et ont fait reparler
d’eux pendant les présidentielles en appelant à une marche contre
François Hollande, le 13 mai. L’Institut refuse « une France rouge et
laïciste » et estime que le programme de François Hollande « effraie et
divise profondément les Français par sa vision intrinsèquement
anti-chrétienne, anti-familiale et anti-nationale ».