Alors que les experts prédisent une augmentation du niveau de la mer d'ici 2050,( voir précédemment, les statistiques données suite au sommet de DOHA ) le « recul stratégique » dans certaines zones littorales s'impose progressivement comme la solution raisonnable plutôt qu'une protection « coûte que coûte » contre la mer.
Mais le message reste difficile à faire passer…..
"Le recul stratégique est la mesure la plus sûre et la plus durable »,
assume Thierry Lataste, préfet du Languedoc
représentant de l’État, tant sa position est
délicate face à la défiance des élus locaux.
En témoigne les propos de
Jean-François Rapin, président de l'Association nationale des élus locaux
(Anel), qui défend le maintien du trait de côte au risque de « spolier
les propriétaires privés pour nos propres lubies d’avenir ». Les élus
ne sont donc pas prêts à endosser la stratégie du repli face à leurs
administrés.
Commandé à la suite de la tempête Xynthia, le rapport parlementaire du député de la Manche Alain Cousin soulignait bien que l’adaptation à la montée des eaux ne relevait pas « d’aménagements techniques ponctuels » mais « d’un sujet éminemment politique ».
La cour des comptes critique l’État sur Xynthia
Mais si la relocalisation peut constituer la solution la plus raisonnable,
elle n’est pas une solution miracle. Elle coûtera cher et sera dure à négocier.
Grâce à un appel à projet clôturé le 1er octobre 2012, le ministère de
l’Écologie espère voir émerger des expériences sur des territoires volontaires.
Une chose est sûre, le coût de Xynthia plaide pour anticiper la montée des eaux plutôt que de la subir. Dans un rapport rendu public en juillet 2012, la Cour des comptes fait un bilan financier « très lourd » de la tempête. Le rapport dénonce en particulier les rachats « précipités » d'habitations à risque par l'État, « dans un élan de protection et de solidarité nationale ». C’est en effet 300 millions d’euros qui ont été mobilisés via le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), soit plus du double du coût de la catastrophe elle-même…
Un coût qui
s’explique aussi par la complicité des élus et des promoteurs immobiliers dans
la constructibilité des zones inondables.