Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des
techniques et de l’environnement, chargé de recherche au CNRS et maître
de conférence à Imperial College (Londres), il est l’auteur avec
Christophe Bonneuil de "L’événement anthropocène" paru aux éditions du
Seuil en octobre 2013
Depuis la révolution thermo-industrielle, notre planète a basculé
vers un état inédit. Les traces de notre âge urbain, consumériste,
chimique et nucléaire resteront des milliers voire des millions d’années
dans les archives géologiques de la planète et soumettront les sociétés
humaines à des difficultés considérables.
Comment en sommes-nous
arrivés là ?
Basculement du climat et bouleversement de la nature, l’Anthropocène,
un terme imaginé par Paul Crutzen au début des années 2000, se pense
comme une nouvelle étape géologique de l’histoire terrestre, succédant à
l’Holocène, dix mille ans en arrière. Le point de départ choisi
arbitrairement pour l’Anthropocène est l’année 1784, au cours de
laquelle James Watt déposa son brevet de machine à vapeur, une date
toute symbolique, car il s’agit bien de prendre en considération les
bouleversements induits par la révolution industrielle sur la planète et
son métabolisme, au premier rang desquels l’augmentation des gaz à
effet de serre et la réduction croissante de la biodiversité
Dans leur essai « L'Evénement Anthropocène » Jean-Baptiste Fressoz et
Christophe Bonneuil font dialoguer science et histoire, les auteurs
dressent l’inventaire écologique d’un modèle de développement devenu
insoutenable, ébranlent bien des idées reçues sur notre prétendue «
prise de conscience environnementale » et ouvrent des pistes pour vivre
et agir politiquement dans l’Anthropocène.
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