Une manifestation a été organisée pour protester contre l'abrogation de la loi.
La contre-attaque des féministes. L'Association européenne
contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) a déposé
plainte samedi contre le Conseil constitutionnel, notamment pour trouble
à l'ordre public et mise en danger des personnes victimes de
harcèlement sexuel. Et ce, de manière "symbolique". "On lui reproche non
pas d'avoir abrogé la loi, mais de l'avoir abrogé immédiatement",
rapporte l'association.
Le Conseil constitutionnel a en effet décidé vendredi d'abroger à effet immédiat la loi sur le harcèlement sexuel,
dont il a jugé la formulation trop floue. En raison de cette décision,
toutes les procédures en cours pour harcèlement sexuel sont annulées.
"Des responsabilités d'ordre politique"
C'est
"un affront aux droits des femmes" ont estimé 200 personnes, qui se
sont réunies samedi à proximité du Conseil constitutionnel à Paris. "En
décidant d'abroger la loi, sans utiliser la faculté qu'il avait de
différer cette abrogation, le Conseil constitutionnel a fait un choix
politique qui doit être considéré comme un affront pour les droits des
femmes", a lancé Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'AVFT. Et
d'ajouter : "les responsabilités de cette abrogation doivent être
posées, elles sont d'ordre politique".
La dirigeante féministe a
appelé le "prochain gouvernement et l'Assemblée nouvellement élue" en
juin à "faire du vote d'une nouvelle loi sur le harcèlement sexuel son
tout premier chantier".