Menaces multiples sur le pouvoir d'achat
Le gouverneur de la Banque de France prépare ainsi le terrain à... un viol de la loi qui encadre la rémunération du Livret A. Et selon de très bonnes sources, il l'a fait en accord avec l'Elysée. Balladurien de vieille obédience, proche de Nicolas Sarkozy, Christian Noyer n'a visiblement pas pris sur lui d'annoncer une mesure politiquement aussi sensible sans s'assurer de ses arrières.
Les raisons de ce tour de passe-passe sont, au demeurant, transparentes. La loi prévoit en effet que les changements des taux du Livret A entrent en vigueur chaque 1er février et 1er août, mais si les variations d'inflations ont été fortes, des changements de taux de rémunération peuvent aussi intervenir le 1er mai et le 1er novembre.
En clair, la loi devrait faire obligation à Christian Noyer de procéder à une hausse du taux du Livret à 2,75% au 1er février prochain, quitte à rabaisser le taux le 1er mai suivant, c'est-à-dire... entre les deux tours de l'élection présidentielle! Or, Nicolas Sarkozy ne veut pas endosser l'impopularité d'une telle mesure, qui entrerait en vigueur quelques jours à peine avant le second tour du scrutin présidentiel. D'où cette intervention de Christian Noyer, qui a sans doute jugé qu'il valait mieux contrevenir à la loi plutôt que de placer le chef de l'Etat sortant dans cette délicate position.
extrait Médiapart. du 7/01/12