Nous sommes un collectif né de la nécessité de témoigner d’une situation humainement insupportable qui est la suivante : la préfecture de Vendée vient d’envoyer à 4 familles d’origine tchétchène et une famille d’origine daghestanaise des arrêtés de reconduite vers la Pologne et vers la Belgique. Ces expulsions sont programmées pour les 5, 6, 19 et 20 août prochains depuis l’aéroport de Nantes.
Toutes ces familles
relèvent de la procédure
dite Dublin II qui considère que le premier pays d’entrée dans
l’espace
Schengen est responsable de la demande d’asile. La Pologne étant
l’une des
portes d’entrée vers l’Europe, la plupart des Caucasiens s’y
trouvent bien
involontairement rattachés. Ils ne choisissent pas de déposer
une demande
d’asile en Pologne, mais sont obligés de traverser ce pays pour
atteindre un
but plus lointain, vers l’ouest.
Plusieurs de ces
personnes ont pourtant des
attaches familiales en France : des enfants, des petits-enfants,
des
parents, des frères, des sœurs dont certains ont même obtenu le
statut de
réfugié et possèdent donc une carte de résident.
Les familles
tchétchènes sont renvoyées vers
la Pologne, un pays où elles n’ont pas choisi de demander
l’asile et où elles
sont très fortement discriminées et menacées. Les témoignages de
violence
physique envers les réfugiés tchétchènes sont nombreux et la
France ne peut
ignorer que la Pologne est un pays dangereux pour les
ressortissants
tchétchènes.
Une famille
daghestanaise est renvoyée vers
la Belgique où elle a déjà été déboutée à deux reprises du droit
d’asile. Son
retour vers la Belgique l’expose à une nouvelle expulsion, soit
vers le Daghestan,
soit vers une errance institutionnalisée leur interdisant de
faire valoir leurs
droits.
Nous ne pouvons pas
laisser faire sans rien
dire. Il est de notre devoir, en tant que citoyens, de témoigner
et de dénoncer
ces pratiques odieuses et dégradantes qui détruisent des vies
humaines.
Nous
appelons chacun à prendre conscience de cette situation
exceptionnelle, qui se
déroule en plein été, alors que les enfants ne sont plus
scolarisés et que la
mobilisation est peu importante. Nous interpellons, et nous
demandons à chacun
d’interpeller les autorités administratives et politiques de
notre département
afin que cette situation de non respect des droits de l’homme
cesse
immédiatement.
Le collectif de juillet 2013 a appelé le préfet de Vendée à appliquer la clause humanitaire et à accepter l’examen de la demande d’asile de ces familles en France,
afin de ne pas les exposer à l’errance, la violence et à des traitements humainement dégradants.
collectif composé d’associations et de quelques partis politiques:
ACTIF, AMINOV, AMNESTY International, ATTAC, Cercle du Silence, La CIMADE,
CNT- 85, Collectif Citoyens Solidaires Montaigu, Comité de vigilance des Olonnes,
DAL- 85, EELV Les Verts -85, LDH -85, MAN Vendée, NPA -85, Pastorale des Migrants, PCF- 85, RESF, Solidaires, SOS Familles EMMAÜS.