Point de vue sur le projet de barrage sur l'Auzance
Le projet de barrage sur l'Auzance On parle d'une retenue sur l'Auzance depuis trente ans. Ce barrage fait partie du schéma départemental d'alimentation en eau potable adopté par « Vendée eau « le syndicat départemental d'eau potable en 2004 . Toute une série de motions « pro-barrage » ont été orchestrées et adoptées au premier trimestre 2009 par des communes, communautés de communes et autres syndicats d'eau du Nord Ouest inféodées au pouvoir départemental.
Diverses raisons ont de tout temps motivé de tels aménagements : irrigation et lutte contre la sécheresse, alimentation en eau des populations, régulation des crues, et plus récemment production d’énergie électrique et création d’aires de loisirs. Aujourd’hui, sur l’ensemble du globe, environ 40 % des barrages servent à l’irrigation et 40 % à la production d’électricité; un homme sur dix à travers le monde doit sa survie à leur existence.
Mais les bénéfices escomptés de ces ouvrages parfois grandioses ne sont pas toujours au rendez-vous en raison de leurs effets néfastes sur les régimes hydrauliques des rivières, sur la qualité de leurs eaux et sur le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Certains d’entre eux sont même considérés aujourd’hui comme des échecs patents. C’est le cas par exemple des deux barrages aux conséquences funestes construits sur le fleuve Sénégal : aujourd’hui le fleuve se meurt au cœur d’une région qui se désertifie.
Voici quelques effets induits par ces aménagements sur l’environnement. Ils condamnent la flore et la faune de toute la région submergée par le lac de retenue.
Ils transforment un système d’eau courante en un système d’eau dormante, modifiant la composition des peuplements végétaux et animaux du cours d’eau. Certaines espèces de poissons migrateurs notamment disparaissent, leur route vers les frayères étant coupée. La vidange décennale des ouvrages de plus de 20 mètres de haut, imposée par la réglementation française à la suite de la catastrophe du barrage de Malpasset en 1959, exerce-t-elle aussi un effet particulièrement néfaste sur la faune aquatique en aval de la retenue.
Ils perturbent fortement le régime hydrologique du cours d’eau en aval de la retenue, ils suppriment totalement les crues et les zones humides.
Ils sont à l’origine d’importantes pertes d’eau par évaporation, surtout en milieu tropical. Ainsi, le lac Nasser (barrage d'Assouan) perd chaque année 10 milliards de mètres cubes d’eau par évaporation.
Ils retiennent les limons dans les lacs de retenue, ce qui a d’importantes conséquences tant en amont qu’en aval. L’accumulation progressive des limons en amont induit une eutrophisation de la retenue et donc une dégradation de la qualité de l’eau. En aval, l’eau n'est plus naturellement enrichie par ces limons : en Égypte, par exemple, la construction du barrage d'Assouan a supprimé l’apport des limons qui fertilisaient les terres agricoles bordant la vallée du Nil et des engrais artificiels ont dû être substitués à ces engrais naturels. Toujours en aval, le lit du cours d’eau s’enfonce car les sédiments continuent à être charriés plus loin encore sans être remplacés. Enfin, à l’embouchure du cours d’eau, l’arrêt des apports de sédiments conduit au non-remplacement des sables et des limons emportés par les courants marins ce qui diminue la productivité biologique des milieux côtiers.
Ces considérations ont conduit à l’abandon du projet de grand Canal Rhin Rhone en 1997. Il avait été qualifié de « crime contre l’environnement »
Mais les bénéfices escomptés de ces ouvrages parfois grandioses ne sont pas toujours au rendez-vous en raison de leurs effets néfastes sur les régimes hydrauliques des rivières, sur la qualité de leurs eaux et sur le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Certains d’entre eux sont même considérés aujourd’hui comme des échecs patents. C’est le cas par exemple des deux barrages aux conséquences funestes construits sur le fleuve Sénégal : aujourd’hui le fleuve se meurt au cœur d’une région qui se désertifie.
Voici quelques effets induits par ces aménagements sur l’environnement. Ils condamnent la flore et la faune de toute la région submergée par le lac de retenue.
Ils transforment un système d’eau courante en un système d’eau dormante, modifiant la composition des peuplements végétaux et animaux du cours d’eau. Certaines espèces de poissons migrateurs notamment disparaissent, leur route vers les frayères étant coupée. La vidange décennale des ouvrages de plus de 20 mètres de haut, imposée par la réglementation française à la suite de la catastrophe du barrage de Malpasset en 1959, exerce-t-elle aussi un effet particulièrement néfaste sur la faune aquatique en aval de la retenue.
Ils perturbent fortement le régime hydrologique du cours d’eau en aval de la retenue, ils suppriment totalement les crues et les zones humides.
Ils sont à l’origine d’importantes pertes d’eau par évaporation, surtout en milieu tropical. Ainsi, le lac Nasser (barrage d'Assouan) perd chaque année 10 milliards de mètres cubes d’eau par évaporation.
Ils retiennent les limons dans les lacs de retenue, ce qui a d’importantes conséquences tant en amont qu’en aval. L’accumulation progressive des limons en amont induit une eutrophisation de la retenue et donc une dégradation de la qualité de l’eau. En aval, l’eau n'est plus naturellement enrichie par ces limons : en Égypte, par exemple, la construction du barrage d'Assouan a supprimé l’apport des limons qui fertilisaient les terres agricoles bordant la vallée du Nil et des engrais artificiels ont dû être substitués à ces engrais naturels. Toujours en aval, le lit du cours d’eau s’enfonce car les sédiments continuent à être charriés plus loin encore sans être remplacés. Enfin, à l’embouchure du cours d’eau, l’arrêt des apports de sédiments conduit au non-remplacement des sables et des limons emportés par les courants marins ce qui diminue la productivité biologique des milieux côtiers.
Ces considérations ont conduit à l’abandon du projet de grand Canal Rhin Rhone en 1997. Il avait été qualifié de « crime contre l’environnement »
Les barrages peuvent aussi entraîner une salinisation des nappes phréatiques côtières en empêchant les apports d’eau douce et en favorisant ainsi les intrusions d’eau de mer.
Il n’est donc pas surprenant que le projet de barrage de Vendée eau se heurte à la loi sur l'eau, moins favorables à ce type d'aménagement.
Cette législation est inspirée de la directive européenne qui met en avant les conséquences sur l'environnement de tels projets : Et on comprend pourquoi.
Sous la pression des évidences écologiques, Vendée eau a dû engager une étude complémentaire, comparant deux solutions : le barrage et le pompage d'eau dans la Loire, en amont d'Ancenis, pour tenter de se réfugier derrière des considérations financières.
Pour le président de Vendée eau « Sur un plan technique, le stockage d'eau à proximité des lieux de consommation s'impose. Avec un niveau adaptable au quotidien, la gestion est plus efficace » Il n’évoque pas les conséquences écologiques. On aurait souhaité son avis.
Au plan financier, Vendée eau affirme sans le démontrer que « la construction d'un barrage revient à 25 millions. Le raccordement à la Loire par un réseau de 120 km de conduites coûterait 60 millions »
Mais la direction départementale de l'équipement et de l'agriculture fait valoir que le barrage ne doit être qu'une solution de repli, après avoir démontré qu'il n'y a pas d'autre solution. » Selon ce service de l’Etat, le coût environnemental du barrage est supérieur à celui de la conduite. Ce coût évalue leur impact sur la faune et la flore, mais aussi sur les activités humaines. « En intégrant les coûts environnementaux, le prix devient comparable avec le pompage en Loire »
Mis en difficulté par les arguments des services de l’Etat, Vendée eau avance les avantages de sa solution en termes de délais de réalisation : « nous sommes propriétaires des 250 ha nécessaires à la réalisation du barrage. Nous sommes dans la capacité de le construire dans les deux ans. Le transfert à partir de la Loire nécessite de contacter tous les propriétaires concernés par le passage des conduites, en Maine-et-Loire et en Vendée. C'est l'affaire d'au moins trois à quatre ans. »
Depuis le mois de septembre 2009, des communiqués alarmistes alimentent cette peur contemporaine. Ainsi le journal Ouest France du mardi 13 octobre relatait en ces termes « Eau : état d'urgence dans le nord-ouest …..Le Marais breton, dans le secteur allant de Challans aux portes des Sables-d'Olonne, est à la limite de la rupture »
On se serait cru au Sahara !!!!!
Ouf, la nature a repris ses droits et on apprend le mardi 03 novembre 2009 que « Les pluies de ces dernières semaines ont permis de recharger certains barrages, en particulier ceux qui tiraient la langue, comme à Apremont » Ouest-France
Devant ce « tapage médiatique » on ne résiste pas à l’envie de rappeler nos leçons de choses apprises depuis que Jules Ferry a institué l’obligation de l’enseignement. Ces leçons sont appelées aujourd’hui « sciences et vie de la terre »
Je ne résiste pas à l’envie de montrer le schéma du cycle de l’eau que nous avons tous appris dans nos écoles primaires voir l'image précédente introductive du débat:
A cette description s’ajoutent les prévisions de réchauffement de la planète. Il y aura donc davantage d’évaporation, donc de précipitations. Certes, celles-ci ne sont pas garanties sur la parcelles X Y ou Z de telle ou telle commune.
A cette description s’ajoutent les prévisions de réchauffement de la planète. Il y aura donc davantage d’évaporation, donc de précipitations. Certes, celles-ci ne sont pas garanties sur la parcelles X Y ou Z de telle ou telle commune.
Peut-on raisonnablement revendiquer un droit départemental à l’autonomie des approvisionnements pour justifier une demande de retenue d’eau ? La reconnaissance de cette revendication serait une négation des solidarités républicaines dans l’Etat unitaire de la République Française.
Ce projet de coûteuse infrastructure localisée me parait destiné à réduire les risques de variation des revenus d'une poignée de gros producteurs agricoles spécialisés. Ces producteurs savent que le seuil de rentabilité de l'exploitation laitière de demain sera de plus en plus élevé.
La crise actuelle du prix du lait est révélatrice. Eu égard à l’évolution du prix du marché mondial, le seuil de rentabilité de l’exploitation agricole est prévu à au moins mille têtes de bétail, voire deux milles…. Les besoins en eau seraient alors considérables et disproportionnés par rapport aux ressources de certains territoires de la Vendée qui devront recourir de manière encore plus intensive à l’irrigation. L'irrigation L’irrigation présente deux inconvénients majeurs pour les milieux aquatiques : elle est grande consommatrice d’eau et peut accélérer la désertification de certaines régions. Le pompage abusif d’eau fluviale à des fins d’irrigation peut progressivement conduire à l’assèchement des territoires situés plus en aval. Dans ce contexte, la variation saisonnière des ressources en eau devient incompatible avec la production du maïs par exemple.
Le projet de barrage, financé par la collectivité, apparaît comme une tentative de prévention des risques de variations saisonnières de revenus de quelques gros producteurs agricoles. Une tentative seulement car sans pluie suffisante pour maintenir un niveau de remplissage convenable, il ne servirait à rien sinon à entretenir à court terme les faux espoirs d'une clientèle électorale savamment apeurée. Le calendrier du débat est étrangement électoral.
La question fondamentale qui se pose aux vendéens du littoral est de savoir quel est, au regard de l'intérêt général, le secteur de production prioritaire dans le nord-ouest de la Vendée? · Le tourisme ou l'agriculture intensive ? La majorité départementale choisit de donner la priorité à l'agriculture intensive au mépris des directives européennes sur l'environnement et la protection des écosystèmes. N'oublions pas que les pollutions générées par l'agriculture intensive contrarient les perspectives de développement touristique sur le littoral, richesse naturelle de la Vendée.
La question fondamentale qui se pose aux vendéens du littoral est de savoir quel est, au regard de l'intérêt général, le secteur de production prioritaire dans le nord-ouest de la Vendée? · Le tourisme ou l'agriculture intensive ? La majorité départementale choisit de donner la priorité à l'agriculture intensive au mépris des directives européennes sur l'environnement et la protection des écosystèmes. N'oublions pas que les pollutions générées par l'agriculture intensive contrarient les perspectives de développement touristique sur le littoral, richesse naturelle de la Vendée.
Pascal Gracia Militant associatif au Château d’Olonne (5/11/2009)